Contexte scientifique
Au cours de la dernière décennie, un grand nombre de recherches et de preuves cliniques se sont accumulées, identifiant le microbiome et sa symbiose avec l’hôte comme essentiels à la santé des individus. Plusieurs facteurs, dont l’alimentation, modulent la composition et l’activité des microbiomes et affectent la santé. Il existe donc un consensus sur la nécessité de développer des systèmes plus durables qui répondent mieux aux objectifs de santé publique et d’environnement. D’une part, les chercheurs et les autorités publiques doivent comprendre ce qui détermine le comportement des consommateurs et les transitions alimentaires actuelles, ainsi que leur impact sur la santé ; et doivent évaluer les moyens d’agir sur les comportements par des interventions. D’autre part, les professionnels de la santé ont besoin d’indicateurs et de biomarqueurs objectifs et personnalisés pour mettre en œuvre des stratégies de prévention fondées sur des données probantes pour la population générale, et de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les patients. Ceci conduira à de meilleurs résultats en matière de santé pour les citoyens et à réduire les maladies chroniques.
Enjeux du programme
Pour répondre à ces enjeux sociaux et sanitaires, le programme s’articule autour de deux piliers : « microbiomes et santé » et « systèmes alimentaires ».
Le pilier « microbiomes et santé » repose sur le constat que les modifications du microbiome sont engendrées par des facteurs, tels que l’alimentation, le mode de vie, l’exposition aux polluants et aux xénobiotiques. Les connaissances récentes convergent sur l’importance de ces facteurs comme une des causes de perturbation du microbiome et de ses interactions avec l’hôte, favorisant l’apparition ou l’aggravation de maladies chroniques inflammatoires, auto- immunes, métaboliques, mentales et neurodégénératives, voire de contribuer à l’échec de traitements innovants. Cependant leur rôle et les mécanismes associés restent à déterminer. L’enjeu du pilier « microbiomes et santé » est de répondre à ces questions et de comprendre et déterminer les facteurs déclenchant la transition d’un microbiome « normal / sain » vers un état « déséquilibré » afin de prendre des mesures préventives personnalisées et réduire le poids des maladies chroniques liées aux microbiomes.
Le pilier « systèmes alimentaires » repose sur le constat que des changements dans les comportements alimentaires des consommateurs sont nécessaires pour faire face aux enjeux de santé publique et environnementaux. Toutefois, de tels changements sont difficiles pour de nombreux consommateurs. Un défi important consiste à identifier et à analyser dans quelle mesure des interventions publiques ou privées peuvent encourager et soutenir ces transformations, tant au niveau individuel que de la population. Il s’agit aussi de déterminer comment les modifications de comportement des consommateurs peuvent contribuer à permettre des évolutions dans l’offre alimentaire, dans les qualités nutritionnelles et environnementales des produits alimentaires, ainsi que dans les changements structurels plus profonds tels que ceux induits par la relocalisation des systèmes alimentaires. Ainsi, le pilier « systèmes alimentaires » est orienté sur la recherche des déterminants des évolutions de comportement des consommateurs et sur les conditions dans lesquelles celles-ci pourraient contribuer à la prévention des risques sanitaires au niveau des individus et des populations.